En juillet dernier, nous organisions dans nos locaux à Lyon un atelier d’écriture sur les imaginaires. Ce workshop s’inscrivait dans la démarche de l'Assemblée Citoyenne des Imaginaires et avait pour but de faire imaginer des futurs compatibles avec le vivant.
“À quoi ressemblerait une société qui aurait réussi ses transitions ? C’est la mission de l’Assemblée citoyenne des imaginaires, à laquelle nous vous invitons à contribuer. Reprenez le pouvoir en inventant de nouveaux imaginaires d’une société compatible avec le vivant.” Plus d’informations sur le site de l’Assemblée
Spécialisée dans le design fiction, la Guilde de l’Innovation a pu éprouver depuis plusieurs années différents formats d’atelier autour des futurs. Visualisations, storytelling, facilitation graphique, séquence d’écriture guidée seul ou à plusieurs, production d’artefacts… nous avons utilisé différentes méthodes dans le but de faire imaginer des futurs alternatifs (et souhaitables) à nos clients mais aussi au grand public.
L’un des principaux écueils avec le grand public réside dans la difficulté à faire produire des récits qualitatifs par les participants. Qualitatif, c'est-à-dire ? Nous ne parlons pas ici de la qualité de storytelling ou d’écriture, mais du pouvoir disruptif de ces récits. De comment dessiner avec le grand public de nouvelles lignes du futur. Comment faire émerger de nouveaux imaginaires en dehors de ceux déjà trop présents ? Comment sortir des imaginaires imposés qui étouffent notre capacité de renouvellement, notre capacité de pas de côté ?
Le problème, c’est que pour écrire un futur alternatif crédible ET qui donne envie… Il nous faut d’abord comprendre le présent, ses crises et conséquences. Le tout en évitant de plonger les participants dans un état de sidération et de pessimisme.
Comment faire imaginer de nouveaux usages qui soient désirables ?
Voilà la problématique et le challenge. Car plus les personnes sont pessimistes, plus les futurs souhaitables sont vécus comme des utopies irréalistes. Intervient alors très vite dans les échanges un phénomène d’auto-censure “ah non mais c’est impossible ça dans le futur” ; “c’est irréaliste” ; “ça ne marcherait jamais”.
C’est avec toutes ces contraintes en tête que Laetitia Schil et Meven Royo ont conçu leur atelier avec à la clé deux récits provenant du futur et destinées à notre présent. Vous pouvez les découvrir ici :
Lire le récit 1
Lire le récit 2
Les bonnes pratiques
1° Designer l’expérience émotionnelle. C'est-à-dire de maîtriser par quels états émotionnels nous voulons faire passer les participants entre les temps inspirants tout en abordant les enjeux pas très joyeux des crises actuelles. Le vocabulaire est important pour conditionner un état de créativité et non de peur.
2° Guider le plus possible les participants en séquençant le travail d’écriture en plusieurs étapes. Le but étant de prémâcher, dégrossir le travail d’écriture. Pour cela, on peut imposer un squelette générique de scénario.
3° Alterner entre temps collectif et individuel. La phase de rédaction du récit était faite à 3 mains mais de manière séparée. Une personne écrivait le début, une autre le milieu et la dernière la fin de l’histoire. Cette expérience proche du cadavre exquis fonctionne car les points clés de la narration ont été décidés collectivement en amont.
4° Intégrer la notion de conflits et de difficultés pour ne pas tomber dans le conte utopique. Il est important que dans l’histoire finale tout ne soit pas parfait. Il est important d’aborder des points de frictions.
5° Accompagner les participants dans la phase d'exploration de leur rêve commun. Ici, le rôle des facilitateurs est clé. Leur présence est nécessaire pour ouvrir le dialogue, maîtriser les temps et dé-confiner les imaginaires dominants.
Vous souhaitez en savoir plus sur ce format d’atelier ? Vous souhaitez le réaliser dans votre organisation ?
